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Beaucoup d' Histoire ...



L'époque précolombienne



C'est autour du fleuve Magdalena que l'on trouve les premières traces de présence humaine en Colombie. Des reliques d'une civilisation quasiment inconnue, datant des cinq derniers siècles av. J.-C., ont été découvertes à San Augustín, près de la source du fleuve, dans les Andes colombiennes : des statues de pierre, des bas-reliefs, des chambres funéraires et des sanctuaires, dans un style qui rappelle parfois celui des Aztèques. Des siècles plus tard, avant l'arrivée des Espagnols, les hauts plateaux de l'Est, près du fleuve Magdalena, sont habités par une tribu amérindienne, les Chibchas. Bons cultivateurs, ils sont également d'excellents orfèvres, et on a retrouvé des quantités de petits objets (colliers, figurines) en or ou en tumbaga (un alliage d'or et de cuivre), datant de 1000 à 1500 apr. J.-C.

La conquête espagnole



En 1502, lors de son dernier voyage vers le Nouveau Monde, Christophe Colomb explore une partie de l'empire des Chibchas, sur les côtes septentrionales de l'actuelle Colombie. Dans son sillage, les conquistadores espagnols établissent à Darién, en 1510, leur première colonie sur le continent américain. Attirés par ce nouvel eldorado, les colons progressent rapidement. Sur la côte tout d'abord : ils fondent Cartagena, puis Santa Marta. À l'intérieur des terres, Santa Fé de Bogotá est conquise par Gonzalo Jiménez de Quesada, en 1536. À partir de 1544, la région est intégrée à la vice-royauté du Pérou, avant de devenir, en 1740, le centre de la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade. L'économie de la colonie espagnole repose alors en grande partie sur l'esclavage : aux Indiens succèdent les esclaves noirs. Elle est également servie par les ressources naturelles du territoire (émeraude et autres pierres précieuses) et la présence de l'isthme, qui assurait le rayonnement des villes portuaires.

Cependant, les Espagnols, qui accaparent les richesses, se heurtent à l'hostilité grandissante de la noblesse et de la bourgeoisie créoles. La révolte des comuneros de Socorro, en 1781, est la première manifestation de l'identité créole et le prélude au mouvement pour l'indépendance. Les insurgés de Socorro (au nord du pays) marchent sur la capitale avec leurs " cahiers de doléances ", pour protester contre les nouveaux impôts imposés par l'Espagne sur les marchés et réclamer leur part de la richesse nationale. Le compromis étant refusé par le vice-roi, les chefs de la révolte sont arrêtés et fusillés. Dès lors, le peuple de la Nouvelle-Grenade prend part au mouvement pour l'indépendance qui naît dans l'ensemble de l'Empire espagnol. haut



L'indépendance et la " longue marche " de Simón Bolívar



Le 20 juillet 1810, les provinces de la Nouvelle-Grenade se réunissent en fédération et décident d'exclure les Espagnols du gouvernement. Une junte dirigée par le juriste Camillo Torres se met en place. Antonio Narinõ, précurseur de l'indépendance, proclame en 1813 la rupture avec l'Espagne qui réagit très vivement en envoyant des troupes. De nombreux hommes, dont Camillo Torres, sont exécutés et les chefs du mouvement s'exilent ou rentrent dans la clandestinité. Il faut attendre l'expédition de Simón Bolívar, parti du Venezuela en 1818 et qui franchit les Andes aux termes d'une " longue marche " avec quelques milliers de partisans, pour rendre espoir aux indépendantistes. Le 7 août 1819, Bolívar remporte une victoire décisive contre l'armée du général Barreiro, à la bataille du pont de Boyacá. Entré dans Bogotá le 10 août 1819, avec Santander, le " Libertador " proclame alors l'indépendance de la Nouvelle-Grenade. Le 17 décembre 1819, le congrès d'Angostura donne naissance à la République de Grande-Colombie, qui réunit la Nouvelle-Grenade, l'actuel Panamá et, après leur libération, le Venezuela et l'Équateur. Bolívar devient le président et le chef suprême de l'armée. Mais cette expérience de fédération panaméricaine ne survit pas à son inspirateur et, en 1830, après la mort de Bolívar, le Venezuela, puis l'Équateur, font sécession.

Dès les premières années de l'indépendance, le pays est divisé en deux blocs qui vont désormais structurer la vie politique colombienne. D'un côté, les conservateurs, soutenus par l'Église, sont partisans d'un État centralisé ; de l'autre, le bloc libéral, fédéraliste, veut soustraire la politique à l'emprise de la religion. haut



Un XIXème siècle marqué par les guerres civiles



Les premières décennies qui suivent l'indépendance sont marquées par plusieurs guerres civiles - on en dénombre 52 au cours du XIXème siècle - et par de fréquents changements constitutionnels. Dans un premier temps, les conservateurs parviennent à imposer une Constitution unitaire. Mais les fédéralistes s'y opposent, déclenchent le premier conflit et accèdent au pouvoir, avec le président Obando, en 1853 ; ils sont à leur tour renversés par des conservateurs. En 1858, le pays est doté d'une Constitution semi-fédérale et la nouvelle République est baptisée Confédération grenadine. Cinq ans plus tard naissent les États-Unis de Colombie, sur le modèle résolument fédéral du voisin nord-américain. Après quelques années de relative stabilité, une nouvelle guerre civile éclate en 1876. De retour au pouvoir, les conservateurs imposent au pays, en 1886, une Constitution centraliste, celle de la république de Colombie, qui est restée en vigueur jusqu'en 1991.

Plusieurs guerres civiles éclatent notamment en 1885 et en 1895. La plus violente, la guerre des Mille Jours, de 1899 à 1902, laisse le pays exsangue et fait environ 100 000 victimes.

La deuxième moitié du XIXe siècle se caractérise par de nombreux changements, qui marquent profondément la société : l'abolition de l'esclavage en 1851 ; puis, en 1853, la séparation de l'Église et de l'État.

En 1903, soutenu par les États-Unis, le Panamá fait sécession et accède à l'indépendance. La Colombie perd alors un accès important au commerce maritime ; cependant, les compensations financières accordées par Washington lui permettent d'entamer la diversification de son économie, qui reposait jusque-là essentiellement sur les cultures d'exportation du café et de la banane. haut



Réformes et développement économique



Jusqu'en 1930, la Colombie connaît une période de stabilité politique et se consacre à son développement économique. La construction de routes, dès le début du siècle, permet un début d'expansion commerciale. L'exploitation des gisements de pétrole et la culture du café prennent également de l'ampleur, soutenues par plusieurs emprunts américains.

Les libéraux, de retour au pouvoir en 1930, s'engagent dans de nouvelles réformes. Jusqu'à la démission du président Alfonso López Pumarejo en 1945, ils font voter une loi de réforme agraire, la reconnaissance du droit de grève et des droits syndicaux, un salaire minimum et des congés payés.

Lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la Colombie suspend ses relations diplomatiques avec le Japon, l'Allemagne et l'Italie en 1941, et avec l'État français de Vichy en 1942. En 1943, le Sénat déclare la guerre à l'Allemagne, et la Colombie signe la charte de l'ONU, en juin 1945, devenant ainsi l'un de ses 51 membres fondateurs. haut



L'omnipréscence de la Violence



"La violencia" (1948-1958)

À partir de 1945, l'aile la plus radicale du parti libéral, dirigée par Jorge Eliecer Gaitán, qui s'oppose à la politique d'union nationale du président Alberto Lleras Camargo, devient de plus en plus populaire. Mais le 9 avril 1948, l'assassinat de Gaitán (jamais élucidé), qui est très populaire, déclenche une sanglante révolte contre le gouvernement conservateur à Bogotá et dans les principales villes du pays. La violencia - c'est ainsi que l'on baptise cette insurrection populaire (bogotazo) - est réprimée en trois jours et fait au moins 1 500 morts et 20 000 blessés (l'expression " bogotazo " est passée dans la langue populaire pour désigner une explosion de violence populaire incontrôlée). La campagne électorale de 1949 est particulièrement violente et mouvementée et l'arrivée au pouvoir du conservateur Laureano Gómez Castro en 1950, qui décide de rétablir l'ordre par tous les moyens, relance la guerre civile. Les grands propriétaires terriens lèvent des bandes armées de bandoleros, tandis que les paysans organisent, avec l'appui du Parti communiste colombien, des groupes d'autodéfense. La guérilla est née et ne va plus jamais s'éteindre.

L'agitation a cependant réveillé les aspirations autoritaires des militaires et, le 13 juin 1953, le général Gustavo Rojas Pinilla s'empare du pouvoir, par un coup d'État - l'un des rares de l'histoire de la Colombie qui reste une démocratie stable en dépit de la violence qui la mine. En amnistiant les guérilleros, il permet de rétablir une paix relative. Le nouveau chef de l'État bénéficie, un temps, de l'assentiment de la population et de la classe politique, qui comptent sur un pouvoir fort pour ramener l'ordre dans le pays. Cependant, la dérive dictatoriale provoque rapidement l'opposition des libéraux, comme celle des conservateurs. En 1957, après de nouvelles violences, Rojas Pinilla est renversé par une junte militaire. Celle-ci doit se résoudre à convoquer des élections générales et une trêve est conclue entre les libéraux et les conservateurs, qui décident alors procéder à une alternance systématique aux plus hauts postes de l'État (présidence et cabinets ministériels) pour une durée de seize ans, dans le cadre du pacte du Front national, espérant ainsi enrayer la violence politique. En dix ans, la violencia a fait environ 300 000 morts (sur un pays qui compte alors 15 millions d'habitants). haut

L'émergence de la guérilla

L'alternance à la tête de l'État fonctionne très bien : le libéral Alberto Lleras Camargo est élu en 1958 ; en 1962, le conservateur Guillermo León Valencia lui succède. Les libéraux reviennent au pouvoir en 1966, avec Carlos Lleras Restrepo, puis le conservateur Michael Pastrana Borrero en 1970. La coalition conserve la majorité dans les deux Chambres, mais parvient rarement à réunir la majorité des deux tiers, nécessaire au vote des lois, et le pays connaît donc plusieurs périodes de quasi-paralysie. Ce climat favorise une guerre civile larvée, qui trouve également ses racines dans le marasme économique.

La violenca est ravivée dans les années 1960 par une guérilla organisée. C'est à cette époque que les principaux mouvements de lutte armée se mettent en place : les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia, FARC), créés en 1964, apparaissent comme les héritières des milices paysannes et sont liées au Parti communiste colombien ; l'Armée de libération nationale (Ejercito de liberación nacional, ELN), fondée en 1965, se déclare castriste et rassemble aussi bien des hommes d'Église que des paysans et des universitaires ; l'Armée populaire de libération (Ejercito popular de liberación, EPL), fondée en 1967, est pour sa part d'inspiration maoïste. Face à cette situation, le président conservateur Guillermo León Valencia déclare l'état de siège et, avec l'aide des États-Unis, se lance dans une lutte sans merci contre les groupes armés. Fondé en 1970 pour protester contre la fraude électorale (qui a affecté le scrutin présidentiel du 19 avril 1970), le Mouvement du 19 avril (Movimiento 19 de abril, M-19), un groupe issu de la bourgeoisie urbaine qui recrute parmi les classes moyennes et dans les milieux universitaires, se lance dans une guérilla urbaine, marquée par des actions médiatiques comme l'enlèvement de l'ambassadeur des États-Unis ou la prise de l'ambassade de la République dominicaine.

Lorsque la coalition du Front national prend officiellement fin, en 1974, Alfonso López Michelsen, un libéral, est élu président. Mais la structuration de la vie politique ne change pas pour autant dans les faits, puisque le nouveau président décide d'accorder des postes ministériels aux conservateurs. Son régime est caractérisé par un taux de chômage persistant, des émeutes ouvrières et estudiantines, ainsi que des actions isolées de la guérilla. En 1978, lors d'une élection marquée par un fort taux d'abstention, un autre libéral, Julio Turbay Ayala, est élu président avec une faible majorité ; il nomme également des ministres conservateurs dans son gouvernement.

Cependant, l'armée se montre incapable de réduire les guérilleros. En 1980, ces derniers réussissent à prendre en otage des diplomates étrangers, à l'ambassade de la République dominicaine, pendant soixante et un jours.

L'amnistie de quelque 400 guérilleros par le président conservateur Belisario Betancur, élu en 1982, et son orientation vers un régime de libéralisation (et en particulier la trêve conclue, en mai 1984, entre le gouvernement et les rebelles) ne suffit pas à ramener la paix civile. Les affrontements reprennent en 1985. En novembre, les guérilleros s'emparent du palais de justice de Bogotá, prenant des dizaines de personnes en otage. L'armée intervient, et de très violents combats éclatent : 100 personnes, dont le président de la Cour suprême et dix juges, sont tuées.

haut La lutte contre les narcotrafiquants

Les libéraux remportent les élections de 1986 et Virgilio Barco Vargas, leur dirigeant, est élu président de la République. En août 1989, en réponse à une vague d'attentats dans laquelle les cartels de Medellín et de Cali sont impliqués, le gouvernement se lance, avec l'aide de Washington, dans une guerre totale contre les trafiquants de drogue et leurs réseaux. Plus de 10 000 personnes sont arrêtées, et les biens des suspects sont confisqués.

C'est dans ce cadre de violence extrême que se déroule l'élection présidentielle de 1990 ; trois candidats sont assassinés, dont Bernardo Jaramillo, le leader de l'Union patriotique, un petit parti de gauche qui a été depuis pratiquement rayé de la carte politique, 1 500 de ses cadres ayant été assassinés en quelques mois. Le libéral César Gaviria Trujillo, élu président en mai, tente alors une politique de réconciliation. En 1990, le M-19 abandonne la lutte armée et, en mars 1991, la guérilla de l'EPL se transforme en un parti politique : Esperanza, Paz y Libertad. Avec la nouvelle Constitution de juillet 1991, César Gaviria Trujillo cherche à renforcer les institutions démocratiques : l'état de siège est levé, et l'amnistie est accordée aux trafiquants de drogue qui acceptent de se rendre. Cependant, le commerce de la cocaïne, ainsi que les actions de la guérilla, continuent à perturber le pays, si bien que l'état d'urgence est rétabli en 1992.

La lutte contre les narcotrafiquants marque un tournant en 1993, lorsque Pablo Escobar, le chef du cartel de Medellín, est tué par les forces de sécurité du gouvernement. Sa mort ne signifie cependant pas la fin du trafic de drogue : le cartel de Cali, puis la guérilla prennent le relais, et le pays reste en proie à une violence endémique, due en grande partie aux difficultés de son économie.

haut Ernesto Samper (1994-1998)

En juin 1994, le candidat du Parti libéral Ernesto Samper remporte l'élection présidentielle colombienne face au conservateur Andrés Pastrana, qui lui succédera en 1998.

En juin 1994, des centaines de personnes sont tuées dans un violent tremblement de terre (6,8 degrés sur l'échelle de Richter) qui provoque des avalanches et des inondations dans le sud-ouest de la Colombie. Le même mois, Ernesto Samper, un libéral, est élu président avec 50,3 p. 100 des suffrages face à Andrés Pastrana. Il hérite d'une situation difficile et tente de mettre en place des mesures de réformes sociales. En 1996, les soupçons sur le financement par des narcotrafiquants de sa campagne électorale déclenchent un scandale politique et entraînent la démission du vice-président Humberto La Calle. La faiblesse du pouvoir politique permet une recrudescence des opérations de la guérilla. Les FARC mènent des attentats spectaculaires en août et septembre 1996, consolidant leurs positions contre le gouvernement. En mars 1997, les relations se tendent à nouveau avec les États-Unis qui refusent à la Colombie de certifier leur bonne conduite en matière de drogue. Le gouvernement américain estime que les plans d'éradication des cultures de coca et de marijuana ne sont pas respectés. De plus, les questions de la violence sociale et de la guérilla se posent toujours. Le taux d'homicide est de 89,5 pour 100 000 habitants en 1996, ce qui fait de la Colombie le pays le plus violent du monde. Les groupes de guérilla multiplient les assassinats et les enlèvements avec rançon. En mars 1998, tout un commando d'élite de l'armée est exécuté par les FARC.

Après des tentatives infructueuses de dialogue entre les deux camps, de nombreux affrontements meurtriers opposent, quelques jours avant les législatives du 8 mars 1998, la guérilla et l'armée colombienne, notamment dans la région de Caquetá. Plus de 400 guérilleros des FARC défendent effectivement cette région qui se trouve au cœur des trafics d'armes et de cocaïne du pays. Ils prennent au début du mois de mars quelque 120 soldats en otage et en assassinent un grand nombre.

haut Andrés Pastrana (1998-2002)

Le 8 mars 1998, le Parti libéral remporte les élections générales qui sont marquées par un fort taux d'abstention (près de 60 p. 100) et par de violents incidents dirigés par la guérilla (17 morts). En juin 1998, le candidat du Parti conservateur, Andrés Pastrana, est élu président de la République, sur la promesse de mettre un terme définitif à la guerre civile et de redresser la situation économique.

Le nouveau président de la République rencontre et engage des discussions avec les représentants de la guérilla et il annonce en août la démilitarisation d'une zone de 42 000 km2 située au sud du pays (dans les départements du Meta et du Caquetà), condition préalable à toute négociation en faveur de la paix, imposée par les différents organes de la guérilla. Il reconnaît également en octobre le statut politique des FARC. Les pourparlers de paix, officiellement inaugurés le 7 janvier 1999, dans la " zone de détente ", puis suspendus par la guérilla exigeant le démantèlement des groupes paramilitaires, reprennent en avril. Un " Agenda unique ", élaboré par les deux parties, contient les thèmes des négociations : libération des prisonniers, réforme agraire, redistribution équitable des richesses nationales, lutte contre la drogue, droits de l'homme, réforme des forces armées, etc. Après le fort ralentissement de l'économie colombienne en 1998, aggravé par un tremblement de terre qui touche le centre du pays, 1999 est une année de récession économique, qui ne se poursuit pas en 2000.

Les négociations de paix entre le gouvernement et les FARC connaissent une alternance continue d'interruptions et de reprises due à la guérilla qui reproche au gouvernement de ne pas lutter de façon efficace contre les milices paramilitaires d'extrême droite, regroupées depuis 1997 au sein des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). La signature du traité de Los Pozos en février 2001 entre le président Pastrana et le chef historique des FARC, Manuel Marulanda Velez, dit " Tirofijo ", n'y change rien. Dans le même temps, l'autre grande organisation de guérilla, l'ELN, engage également des pourparlers de paix, sous l'égide d'une délégation de " pays amis ", composée de diplomates de dix pays, dont la France. Mais, là encore, suspensions et reprises se succèdent sans véritables avancées et l'ELN suspend les négociations en août 2001. Face à cette situation, Andrés Pastrana présente aux États-Unis une demande d'aide militaire pour lutter contre le trafic de drogue (qui sert notamment à financer les guérillas et les paramilitaires). Les Américains lui accordent 1,6 milliard de dollars en janvier 2000 mais ce " plan Colombie " suscite de vives protestations (crainte de voir les Américains intervenir plus avant sur le terrain ; priorité accordée à la solution militaire), en particulier en Europe où l'on préfère subventionner le processus de paix.

Alvaro Uribe (2002- 2010)

L'élection présidentielle de mai 2002 se déroule dans un contexte marqué par la rupture du processus de paix le 20 février précédent. Au mois de mars, Andrés Pastrana a constaté l'échec des pourparlers de paix avec la guérilla et autorisé l'armée à reprendre le contrôle de la zone démilitarisée. Dans le même temps, les FARC, l'ELN et les groupes paramilitaires ont été désignés par les États-Unis comme des groupes terroristes dans la liste qu'ils ont dressée à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Les électeurs colombiens, lassés par la violence continue, sont particulièrement sensibles au discours ferme du candidat libéral indépendant Alvaro Uribe, qui entend restaurer l'autorité de l'État et dont le slogan proclame " De la poigne et du cœur ". Il est élu dès le premier tour du scrutin présidentiel avec 53 p. 100 des voix.

Mais l'investiture du nouveau président au mois d'août se fait sur fond d'attentats contre le palais présidentiel à Bogota (21 morts), la guérilla entendant marquer d'emblée sa volonté de ne pas céder. L'état de commotion intérieure est aussitôt déclaré par Alvaro Uribe qui entend toutefois relancer le dialogue de paix avec l'aide de l'ONU, proposition rejetée par la guérilla. Sur le plan économique, le nouveau gouvernement met en place une politique d'austérité budgétaire, qui suscite d'importantes manifestations, notamment de fonctionnaires.

La fermeté affichée du nouveau président lui assure une popularité qui ne se dément pas, même si le référendum sur pas moins de quinze questions qu’il organise en octobre 2003 est un échec. Dans les faits, la situation du pays s’améliore lentement — en 2004, le taux d’homicides est ainsi en baisse de 42 p. 100, le chômage est en légère régression et le taux de croissance du PIB s’élève à 4 p. 100 — tandis que se met en place la démobilisation de 20 000 paramilitaires des Milices d’autodéfense unies de Colombie (AUC). Les élections législatives de mars 2006 permettent au président de conforter sa majorité et d’aborder confiant le scrutin présidentiel du mois de mai.

Le lundi 29 mai 2006, Alvaro Uribe est réélu président avec 62,2% des voix dès le premier tour de l'élection présidentielle du dimanche 28 mai. Au pouvoir depuis 2002, le conservateur Alvaro Uribe reste donc président de la Colombie jusqu'en 2010..

Juan Manuel Santos (2010- 201.)

Le 20 juin 2010, lors du deuxième tour des élections, le conservateur, Juan Manuel Santos, à 58 ans, est élu le nouveau président de la Colombie, avec 69% des voix. Il a promis de faire preuve de "dureté et fermeté" contre la guérilla. Antanas Mockus, l'ancien maire de Bogota, a concédé sa défaite et souhaité bonne chance à son rival.
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( Source "Colombie" Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2009
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